Ma démarche artistique s’empare principalement de la ligne comme sujet de prédilection. Cette ligne que je trace est continue, la plupart du temps et représente un lien entre toutes choses, une connexion que je cherche sans cesse à explorer et surtout à comprendre.
Elle dessine le contour des figures mais matérialise à la fois l’attachement filial, la relation à un territoire, à la nature et à un système racinaire profond. C’est aussi un rapport à soi, entre la psyché et le corps, entre le cœur et l’esprit et comment parfois on peut se perdre et se retrouver grâce au fil, à la ligne de vie qui nous sert de repère. 
Les aplats de couleur que j’amène dans mes images viennent ponctuer la composition et servent de support :  des gestes parfois brutaux qui servent à déjouer la minutie du tracé. Nous vivons dans une époque où la notion de connexion est omniprésente et pourtant abstraite . On parle d’une société « ultra-connectée » alors que nous semblons de plus en plus isolés en tant qu’individus.
Ce paradoxe nous amène à nous questionner :Est-on en train de perdre le lien avec les autres, et avec soi-même ? Quelles sont les connexions qui prédominent ? Existe-t-il des attachements qui durent et perdurent en dépit de tout ? 
Tracer des lignes est une manière pour moi redonner leur place à ces liens fondamentaux, les rendre tangibles.

My artistic approach mainly uses line as its favorite subject. This line that I draw is continuous, most of the time and represents a link between all things, a connection that I constantly seek to explore and above all to understand.

It draws the outline of the figures but at the same time materializes filial attachment, the relationship to a territory, to nature and to a deep root system. It is also a relationship with oneself, between the psyche and the body, between the heart and the mind and how sometimes we can lose ourselves and find ourselves thanks to the thread, to the lifeline which serves as a guide for us.

The flat areas of color that I bring into my images punctuate the composition and serve as a support: sometimes brutal gestures which serve to thwart the meticulousness of the line. We live in a time where the notion of connection is omnipresent and yet abstract. We talk about an “ultra-connected” society while we seem more and more isolated as individuals.

This paradox leads us to question: Are we losing the connection with others, and with ourselves? Which connections predominate? Are there attachments that last and persist despite everything?

Drawing lines is a way for me to restore these fundamental links to their place, to make them tangible.

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